Chercheur

Cette voie débute en Faculté de Musicologie lorsque se pose la question du choix de mon sujet de Maîtrise. Rapidement, il s’impose à moi.
Il sera question de musique liturgique Arménienne, et, plus spécifiquement, du déchiffrement de son ancienne notation.

C’est le début d’une première immersion, musicale celle-ci, dans les entrailles de mes origines.

Premier séjour au Monastère Arménien des Pères Mekhitaristes sur l’île de San Lazzaro à Venise,
en 1982, pour y consulter des manuscrits musicaux. Intense émotion au contact de ces pages
multi-séculaires – le plus ancien datait du XIIIème siècle -, enregistrements des offices
célébrés par les Pères alors nombreux sur l’île, en des heures inédites pour moi.

Toutefois, devant l’impossibilité d’obtenir du Monastère les documents nécessaires à ma recherche, je renonce à poursuivre la rédaction de la thèse que j’avais initiée sur ce sujet.
Alors, à défaut, pointe le projet d’éditer ce que je pensais être à l’origine son Introduction, à savoir :

« L’Incipitaire des Hymnes des Hymnaires Arméniens de Venise (1907)
et Jérusalem (1936 ; Antélias, 1997) ».

À ma grande fierté, cet ouvrage, dont la publication a été soutenue par la Fondation Dolorès Zohrab Liebmann aux Etats-Unis, vit le jour et entra, à la demande de la Fondation, dans 80 des plus prestigieuses Bibliothèques du monde.

Puis, quelques trente ans après mon 1er séjour, et toujours animé d’une même ferveur, je décidai de revenir sur l’île de San Lazzaro pour y réaliser des enregistrements de la Semaine Sainte de façon, cette fois, professionnelle.

Je m’adjoignis le concours d’Hubert Persat, ingénieur du son « imperturbable », après avoir obtenu de la Congrégation d’être logés plus d’une dizaine de jours dans l’enceinte du Monastère.

Cette série d’enregistrements allait prendre la forme d’une publication intitulée :

« Semaine Sainte sur l’Île de Saint Lazare à Venise ».

Ces 2 réalisations seront éditées à Erevan en Arménie par Mkrtich Matevosyan pour Actual Art, respectivement en 2013 et 2015, cette dernière à nouveau soutenue par la Fondation
Dolorès Zohrab Liebmann.

Suite à ces publications, je travaille à des propositions mêlant projets ethnomusicologiques, comme l’enregistrement de traditions autres que celle de Venise, réflexion et collaboration commune autour d’un plan de sauvegarde de ce patrimoine, conférences, festivals, concerts, flash mob, etc…

Ces projets n’ont toutefois pu aboutir, ce en raison du fait qu’ils ne recueillaient pas l’intérêt des instances concernées.

À quelques exceptions toutefois, à l’image du chef de chœur du Monastère, le Père Grégoire Mikaélian, dont la voix pleine de mysticisme et d’une profonde spiritualité m’avait bouleversé.
Un jour que nous discutions ensemble, il m’avait confessé en souriant : 

« Ce serait l’idéal, mais tu es idéaliste… »